Les relations humaines sont complexes, parfois douloureuses. Parmi les plus difficiles à gérer, il y a celles avec nos proches : les membres de notre famille, nos partenaires, nos amis de longue date. Ce sont ces relations qui, par leur proximité, leur durée, ou leur intensité émotionnelle, peuvent nous blesser le plus profondément.
Toxicité, malveillance, comportements destructeurs… Ces réalités font partie de la vie. Les nier ou tenter de les excuser sous prétexte de bienveillance ne fait qu’ajouter à nos blessures. Au contraire, il est essentiel d’ouvrir les yeux avec une immense lucidité sur ces dynamiques, de les reconnaître pour ce qu’elles sont, et d’apprendre à y répondre d’une manière qui nous libère réellement.
C’est seulement dans cet espace de lucidité que le pardon peut s'enraciner et trouver sa véritable puissance, en apprenant la pratique de bénir les relations toxiques.
Le pardon : lucide et enraciné dans la vérité
Le pardon est souvent présenté comme une solution universelle. Pardonnez, et tout ira mieux. Mais dans les faits, tout pardon n’est pas libérateur. Si nous pardonnons trop vite, ou sans prendre le temps d’examiner pleinement la réalité de la relation et de ses effets sur nous, ce pardon devient un leurre.
Un pardon authentique et transformateur ne peut émerger que de la lucidité. Il ne s’agit pas d’un acte pour éviter la douleur, pour faire taire les conflits ou pour adopter une posture spirituellement acceptable. Il s’agit d’un choix conscient, enraciné dans une compréhension profonde :
• Oui, il y a eu du tort.
• Oui, cela m’a blessé(e).
• Et oui, je choisis de ne plus laisser cette blessure définir mon présent ou mon avenir.
Le pardon lucide ne ferme pas les yeux sur la toxicité ou la malveillance. Il refuse de nier la vérité. Au contraire, il la regarde en face et, à partir de là, décide de lâcher prise sur l’emprise émotionnelle ou énergétique de ces blessures.
Bénir pour ouvrir la voie au pardon
Avant même de pardonner, il y a une étape essentielle : celle de la bénédiction. Bénir, ce n’est pas excuser. Ce n’est pas aimer à tout prix. C’est une pratique de protection et de détachement, un moyen de rendre à l’autre ce qui lui appartient et de se recentrer sur son propre chemin.
Quand nous bénissons ceux qui nous posent problème, nous reconnaissons leur lumière intérieure, même si elle est difficile à percevoir. Nous restituons les fardeaux et flèches échangés, et nous confions cette personne à son propre chemin, sans chercher à la changer.
Ce processus de bénédiction crée un espace de sécurité intérieure, un espace où nous pouvons, ensuite, envisager un pardon sincère.
Les fardeaux et les flèches : ce que nous portons, ce que nous rendons
Dans les relations difficiles, il existe des échanges invisibles mais puissants, que l’on peut appeler des fardeaux et des flèches :
• Les fardeaux sont les attentes, les jugements ou les responsabilités que l’autre nous impose. Ce sont ces phrases ou comportements qui nous alourdissent, qui nous enferment dans un rôle ou un sentiment d’échec.
• Les flèches, elles, sont des attaques directes, conscientes ou inconscientes : critiques, insultes, manipulations. Elles nous blessent, souvent profondément, et laissent des traces énergétiques en nous.
En bénissant, nous rendons les fardeaux et les flèches à ceux qui nous les ont envoyés. Ce n’est pas un acte d’agression, mais un geste de justice intérieure. Nous refusons de porter ce qui ne nous appartient pas. Nous transmutons ce que nous avons envoyé. Et nous créons une séparation saine et protectrice entre l’autre et nous.
Une pratique pour bénir et pardonner avec lucidité
Voici une pratique en deux étapes : bénir d’abord, pardonner ensuite, mais seulement si vous sentez que le moment est juste.
1. La bénédiction
• Installez-vous dans un espace calme et recentrez-vous sur votre lumière intérieure. Visualisez une boule de lumière brillante dans votre poitrine.
• Imaginez la personne en face de vous, séparée par un feu protecteur. Ressentez vos émotions, quelles qu’elles soient, sans les juger.
• Identifiez les fardeaux et flèches que cette relation a laissés en vous. Rendez-les à l’autre en les passant par-dessus le feu, et laissez vos propres flèches se dissoudre dans les flammes.
• Confiez cette personne à sa lumière intérieure ou au divin. Bénissez-la en disant : « Je te bénis, vas ton chemin. »
2. Le pardon lucide
• Une fois la bénédiction réalisée, prenez un moment pour ressentir si vous êtes prêt(e) à pardonner. Si vous ne l’êtes pas, c’est parfaitement acceptable. Laissez le pardon mûrir.
• Si vous sentez que le moment est juste, offrez ce pardon non pas comme une absolution pour l’autre, mais comme un cadeau que vous vous faites à vous-même. Dites intérieurement : « Je reconnais ce qui a été, et je choisis de ne plus porter cette blessure. Je te pardonne, non pour toi, mais pour moi. »
Pourquoi bénir et pardonner ?
Bénir et pardonner sont des actes de souveraineté. Ils ne cherchent pas à changer l’autre, mais à nous libérer, nous. Ils nous permettent de retrouver notre énergie vitale, de couper les liens invisibles qui nous maintiennent dans des dynamiques toxiques, et de reprendre notre pouvoir sur notre propre vie.
Ils ne sont pas des fuites ou des dénis, mais des choix lucides et courageux. Et, surtout, ils ne doivent jamais être précipités ou imposés. Chaque étape de ce processus demande du temps, de la patience, et une sincérité totale envers nous-mêmes.
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